Interview de Christian Bertotti

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Christian Bertotti est l’un des enseignant du cours des jeunes. Il est l’un de nos grands anciens

Quand et comment es tu venu au Karaté ?

En 1973, au Cercle Marc LACAY Institut de Judo et d’Aïkido à Neuilly-sur-Marne dans lequel Jacques DUPRE, Professeur de Karaté, enseignait.
Plusieurs années auparavant, adolescent, j’avais pratiqué régulièrement le Judo dans cet institut .
A l’âge adulte, après mes études, je me suis posé la question d’une activité sportive (et martiale) en entrant dans la vie professionnelle. Et, naturellement je me suis tourné vers ce dojo afin de débuter le Karaté do.
A l’époque, la pratique de cet art de combat était confidentielle, on trouvait assez peu de salle d’entraînement. Seuls les films d’art martiaux de Bruce LEE incitaient à pratiquer cette discipline.

Peux-tu décrire l’ambiance des débuts au club ?

L’ambiance de ce club était martiale, feutrée voire silencieuse lors de l’échauffement et des études techniques, bruyante voire explosive lors des Kions avec le kimé.
Pourtant le nombre des pratiquants, environ 20/25, n’était pas si important ?
Les relations entre les pratiquants étaient bonnes mais assez distantes, empreintes d’un mélange de crainte et de respect surtout lorsque le niveau était élevé !
L’ambiance que « distillait » J. Dupré était studieuse, avec une concentration maximum des pratiquants et le cadre de l’étroite salle de Neuilly s’y prêtait à merveille ?
On y croisait des anciennes ceintures noires que J.Dupré ( qui enseignait à cette époque dans plusieurs dojos) incitait à venir et des petits « jeunots » comme Jean-Pierre Vangansbeke, Bernard Vigne, Roland Verhaeghe, Roland Chauvet, moi itou et d’autres (Axel, Tisserand, Gérard, Alain...) qui depuis ont mis un terme à leur parcours...

Comment es-tu venu à la boxe française ? En quoi cela complète-t- il le Karaté ?

Après avoir acquis la ceinture noire 1er Dan, je me suis aperçu qu’il me manquait la notion de combat. Malgré les assauts conventionnels (ippon- kumité, jiyu-ippon kumité voir jiyu-kumité) réalisés lors des entra
înements, la confrontation avec un adversaire m’apparaissait peu réaliste.

J’ai découvert auprès de Jean-Michel Boucara, ceinture noire de Maître Ohshima, la pratique de la Boxe française. En effet, en parallèle de l’entrainement de Karaté, JM Boucara s’entraînait chez Christian Guillaume, Professeur de Boxe française et premier européen titré au japon.

L’enseignement de la BF, les esquives, la fluidité des enchaînements etc. …. et les coups portés et non contrôlés contrairement a la compétition de karaté, ouvrait un champ de connaissance complétant utilement les acquis du Karaté.

Après avoir acquis un bon niveau dans cette discipline, j’ai découvert que ces deux univers avaient des points communs malgré des conventions bien différentes notamment en combat.

Aujourd’hui, dans notre club ces notions sont reprises par les professeurs et intégrées dans nos pratiques de combat.

Peux-tu parler de l’enseignement dispensé aux enfants ?

Il requiert beaucoup d’ingéniosité, de pédagogie et de patience de la part des enseignants pour enseigner cet art martial.
Le rythme d’acquisition des enfants n’est pas le même que celui des adultes.
Il est à ce moment de son existence en construction !
Un enfant est plus logique qu’un adulte. Lorsqu’il ne comprend pas il ne fait pas !

C’est en ayant conscience de ces paramètres majeurs que l’on peut enseigner aux enfants.

Une des valeurs ajoutées de l’enseignement du Karaté pour les jeunes porte sur la discipline prodiguée lors des entraînements.

Celle-ci est structurante et permet aux jeunes d’acquérir les bases essentielles. D’ailleurs souvent les parents confient rechercher cette vertu lors de l’inscription de leurs enfants au club.

Bien que délicate à mettre en place au début, cette rigueur est une source de progrès dès lors quelle aura été intégrée par le jeune lui-même.

Cet enseignement Karaté donné aux enfants dès leur plus jeune âge est relativement récent, alors qu’au Judo cela se pratique depuis de nombreuses années.

Les générations anciennes n’ont pas connu cette évolution qui permet aux enfants d’intégrer très tôt des notions essentielles, (respect des autres, obéissance, concentration, agilité, réflexe…) consolidant ainsi leur développement moteur et sensoriel et acquis pédagogiques de leur milieu éducatif et familial.